Etape 3 : Le financement de votre achat immobilier
Le financement est souvent l’étape la plus déterminante (et anxiogène) d’un achat. Ici je vous explique toutes les étapes, les leviers pour obtenir de bonnes conditions, les erreurs à éviter, et je donne des exemples chiffrés pour que tout soit concret.
ACQUISITION IMMOBILIÈRE
10/24/20256 min temps de lecture
Le financement est souvent l’étape la plus déterminante (et anxiogène) d’un achat. Ici je vous explique toutes les étapes, les leviers pour obtenir de bonnes conditions, les erreurs à éviter, et je donne des exemples chiffrés pour que tout soit concret.
1) Les bases : quel montant emprunter et comment le déterminer
Avant d’aller voir les banques, clarifiez deux chiffres essentiels :
Montant total à financer = prix du bien + frais annexes que vous souhaitez financer (frais de notaire, travaux) − apport personnel.
Capacité de remboursement = montant que vous pouvez verser chaque mois sans dépasser votre seuil de confort (et les règles prudentielles).
Exemple concret
Prix du bien : 200 000 €
Frais de notaire (ancien) ≈ 7 % → 14 000 €
Apport personnel : 20 000 €
Si vous décidez de financer les frais via le prêt : montant du prêt ≈ 200 000 + 14 000 − 20 000 = 194 000 €.
Si vous payez les frais avec l’apport : prêt ≈ 180 000 €.
2) Règles pratiques et limites usuelles
Taux d’endettement : la règle courante est de ne pas dépasser 35 % des revenus nets (salaire, pensions, revenus locatifs nets après charges). Certaines banques peuvent aller un peu au-delà selon profil.
Durée du prêt : en France, on voit fréquemment 15–25 ans ; pour primo-accédants 20–25 ans est courant. Les durées trop longues réduisent la mensualité mais augmentent le coût total.
Apport personnel : 10–20 % reste une fourchette classique — il réduit le coût et rassure les banques.
Assurance emprunteur : exigée par la banque. Elle sécurise le remboursement en cas de décès/incapacité ; son coût varie fortement selon l’âge et le profil médical.
3) Les types de prêts et leurs spécificités
Prêt amortissable classique (à taux fixe) : mensualités stables, sécurité contre la hausse des taux.
Prêt à taux variable (ou mixte) : indexé sur un indice + marge ; peut être utile si vous pensez que les taux vont baisser, mais comporte un risque.
Prêt in fine (souvent pour investisseurs) : on rembourse uniquement les intérêts pendant la durée, puis le capital en une fois ; utile si vous disposez d’une stratégie de re-financement ou d’un placement en parallèle. Nécessite habituellement un apport et un bon profil.
Prêt aidé (PTZ, etc.) : pour certains primo-accédants et selon conditions (zone, revenus, neuf/ancien avec travaux). Vérifier l’éligibilité selon votre situation.
Prêt relais : pour acheteurs qui vendent leur bien actuel — financement court terme en attendant la revente.
Conseil : pour un achat principal, un taux fixe long est souvent le choix le plus sûr.
4) Comparer les offres : tableau des éléments à regarder
Quand vous recevez plusieurs offres, comparez au-delà du taux :
Taux nominal (Taux fixe ou variable).
Taux effectif global (TEG) / TAEG : intègre les frais d’assurance obligatoires et parfois les frais de dossier. C’est le vrai comparateur.
Durée : plus long = mensualité plus faible mais coût total plus élevé.
Frais de dossier : certains établissements les facturent.
Pénalités de remboursement anticipé : importantes si vous prévoyez de rembourser par anticipation.
Garanties exigées : hypothèque, caution (ex. caution HLM ou organisme bancaire).
Conditions d’assurance emprunteur : type de garantie, exclusions, questions médicales.
5) Simulation et exemple chiffré (mensualité & coût total)
Exemple de simulation
Hypothèse retenue pour l’exemple clair : prêt de 180 000 €, taux 3,00 % annuel fixe, durée 25 ans.
Calcul de la mensualité : formule d’annuité.
Résultat : mensualité ≈ 853,58 €.Coût total du crédit = mensualité × nombre de mois − capital emprunté.
Pour 25 ans (300 mois) : total payé ≈ 256 074,11 €, soit intérêts ≈ 76 074,11 €.
(Exemple donné pour illustrer : la mensualité varie fortement si le taux ou la durée bouge. Toujours demander une simulation précise à la banque.)
6) L’assurance emprunteur : rôle, choix et économies possibles
Rôle : remplacer vos mensualités ou le capital en cas de décès, invalidité, incapacité.
Couverture minimale demandée par la banque : décès + PTIA (perte totale et irréversible d’autonomie) ; souvent complétée d’incapacité & perte d’emploi facultative.
Qui choisir ? : la banque propose son assurance « groupe » (éventuellement plus coûteuse). Depuis la loi, vous pouvez choisir une assurance externe (délégation d’assurance) si elle offre des garanties équivalentes. Cela peut réduire la prime de façon significative, surtout pour les jeunes emprunteurs en bonne santé.
Négociation : demander des simulations avec et sans délégation ; comparer sur le coût total sur la durée du prêt.
7) Monter un dossier solide : documents et préparation
Préparez un dossier clair et complet avant de rencontrer un courtier ou un banquier :
Pièce d’identité.
Trois derniers bulletins de salaire (ou bilans si indépendant).
Deux derniers avis d’imposition.
Relevés de comptes (3 derniers mois).
Justificatif d’apport (livret, épargne).
Contrat de travail / attestation employeur.
Pour investisseurs : contrats de location, simulation de loyers, charges et taxes.
Si déjà propriétaire : relevés de prêt en cours.
Astuce : un dossier propre et bien présenté fait gagner en crédibilité et accélère la prise de décision bancaire.
8) Courtier vs banque directe : avantages et inconvénients
Courtier : compare plusieurs banques, négocie taux, assurance et frais → gain de temps et parfois économies importantes. Il prélève une commission (souvent facturée au prêteur ou incluse). Utile si vous avez un profil standard ou complexe.
Banque directe / relation de longue date : si vous êtes client fidèle, votre banque peut accorder des conditions avantageuses (regroupement des produits, négociation personnalisée).
Meilleure pratique : faites jouer la concurrence — présentez plusieurs offres aux banques pour obtenir une meilleure proposition.
9) Négocier les conditions : leviers concrets
Apport : plus il est conséquent, meilleurs seront souvent les taux.
Garantie : proposer une caution (ex. organisme de caution) peut être moins coûteux qu’une hypothèque.
Regroupement de comptes : domiciliation des revenus peut donner un petit avantage, mais attention aux engagements (virements automatiques).
Assurance : déléguer l’assurance permet souvent d’économiser plusieurs centaines d’euros par an.
Durée : réduire la durée de quelques années peut obtenir une baisse de taux.
Frais annexes : négocier les frais de dossier ou obtenir qu’ils soient offerts.
10) Lecture attentive de l’offre de prêt et délais
Offre de prêt : document formel envoyé par la banque. Il contient le montant, le taux, la durée, la mensualité, les conditions, la possibilité de modulation des mensualités, et le délai de réflexion.
Délai légal : en France, vous disposez de 10 jours de réflexion après réception de l’offre (délai à vérifier selon votre pays/juridiction si vous n’êtes pas en France). Ne signez pas avant d’avoir lu et compris toutes les clauses.
Retour signé : renvoyez l’offre dans les délais indiqués pour ne pas perdre les conditions offertes.
11) Scénarios particuliers — travailleurs indépendants et investisseurs
Travailleurs indépendants / professions libérales
Les banques demandent souvent 2–3 dernières années de revenus, bilans, et une stabilité du chiffre d’affaires.
Préparez un dossier comptable propre et, si possible, une lettre expliquant la stabilité de votre activité.
Investisseurs locatifs
Les banques regardent le revenu global, mais calculent aussi la rentabilité du projet (loyer attendu − charges) et peuvent prendre une part du loyer dans le calcul du taux d’effort.
Prêt in fine peut être adapté si vous avez une stratégie patrimoniale liée à la fiscalité ou au crédit intermédiaire.
12) Chronologie type des démarches de financement
Préparation du dossier et simulation (1–2 semaines).
Contact courtiers / banques ; comparaison (1–3 semaines).
Accord de principe (rapide si dossier complet).
Signature du compromis (condition suspensive : obtention du prêt).
Soumission de l’offre de prêt et instruction complète (3–6 semaines).
Réception de l’offre de prêt + 10 jours de réflexion.
Signature chez le notaire (2–8 semaines suivant compromis).
13) Erreurs courantes — à éviter
Ne pas anticiper les frais annexes (assurance, travaux).
Choisir la mensualité la plus basse sans regarder le coût total.
Ne pas comparer le TAEG ; se focaliser uniquement sur le taux nominal.
Oublier de vérifier les pénalités de remboursement anticipé si on prévoit de rembourser tôt.
Accepter l’assurance groupe sans comparer la délégation.
14) Checklist actionnable — ce que vous devez faire cette semaine
Calculez précisément montant à emprunter (prix + frais − apport).
Rassemblez tous les documents bancaires listés plus haut.
Demandez 3 simulations (votre banque + 1 courtier + 1 autre banque).
Comparez TAEG, frais et conditions d’assurance.
Si vous voulez déléguer l’assurance, demandez des devis d’assurance emprunteur équivalents.
Préparez une stratégie de négociation (apport, durée, caution).
15) Conclusion — ce qui fait la différence
La meilleure offre de financement n’est pas seulement celle qui présente le taux le plus bas : c’est celle qui s’aligne avec votre projet, votre capacité de remboursement, et votre tolérance au risque. Bien préparer son dossier, comparer TAEG et assurances, et négocier intelligemment sont les trois leviers qui réduisent significativement le coût total de votre crédit.
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