💬 Fiscalité des successions : vers une nouvelle ère pour l’héritage en France ?

Alors que le projet de loi de finances 2026 arrive à l’Assemblée nationale, un sujet sensible refait surface : la fiscalité sur les successions.

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10/24/20252 min temps de lecture

white and brown wooden house
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Alors que le projet de loi de finances 2026 arrive à l’Assemblée nationale, un sujet sensible refait surface : la fiscalité sur les successions.
La France, souvent qualifiée de “société d’héritiers”, va-t-elle enfin s’attaquer à la question de la transmission du patrimoine ?

🏛️ Un débat relancé au sommet de l’État

Invitée sur France 2, Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, a affirmé que “la circulation des richesses entre générations ne se fait pas bien”, appelant à réfléchir sur la question des “super-héritages”.
Une déclaration qui relance un débat ancien : faut-il réformer les droits de succession dans un pays où l’héritage représente une part croissante du patrimoine global ?

📊 Hériter, un privilège pour une minorité

Contrairement aux idées reçues, la moitié des Français ne reçoit rien ou très peu d’héritage.
D’après le Conseil d’analyse économique (CAE), 50 % des individus héritent de moins de 70 000 € au cours de leur vie.
À l’inverse, le top 1 % reçoit en moyenne 4,2 millions d’euros, et le top 0,1 % près de 13 millions d’euros – soit 180 fois plus que l’héritage médian.

💡 L’héritage, moteur du patrimoine français

Aujourd’hui, 60 % du patrimoine des Français provient de la succession (contre 35 % dans les années 1970).
L’âge moyen des héritiers atteint désormais 50 ans, conséquence directe de l’allongement de la vie et du droit d’héritage accordé au conjoint survivant.
Résultat : les plus de 60 ans détiennent 60 % du patrimoine national, donnant naissance à ce que certains appellent une véritable “gérontocratie patrimoniale”.

⚖️ Une fiscalité perçue comme injuste

Si la France est l’un des pays qui taxe le plus les transmissions, la réalité est plus nuancée.
La plupart des héritiers bénéficient d’abattements importants :

  • 100 000 € pour un enfant,

  • 15 932 € pour un frère ou une sĹ“ur,

  • 7 967 € pour un neveu ou une nièce.

Mais dans les faits, les très grands patrimoines échappent souvent à une taxation pleine, grâce à des dispositifs avantageux comme le pacte Dutreil (transmission d’entreprises familiales) ou le régime des assurances-vie.
Résultat : les héritiers les plus riches ne paient en moyenne que 10 % de droits, bien loin du taux théorique de 45 %.

🌍 Un impôt en voie de disparition ailleurs

Alors que plusieurs pays européens (Portugal, Suède, Autriche…) ont supprimé les droits de succession, la France reste l’un des derniers à les maintenir.
Cette spécificité s’explique autant par une volonté d’équité sociale que par l’attachement culturel à la transmission familiale, devenue une véritable valeur refuge.

đź”® Un immense transfert de richesses Ă  venir

Selon la Fondation Jean-Jaurès, 9 000 milliards d’euros seront transmis d’ici 2040 — soit près de 677 milliards chaque année.
Une vague inédite qui pourrait redessiner le paysage patrimonial français.
Mais elle soulève une question de fond : faut-il laisser faire cette “société d’héritiers” ou repenser la fiscalité pour favoriser une meilleure redistribution du capital ?

📍 À retenir

  • 60 % du patrimoine des Français provient de l’hĂ©ritage

  • 50 % des mĂ©nages ne reçoivent rien ou très peu

  • Le top 1 % hĂ©rite en moyenne de 4,2 millions d’euros

  • Une rĂ©forme fiscale pourrait voir le jour dès 2026

👉 Dans un contexte de rééquilibrage budgétaire et de tensions sociales autour du pouvoir d’achat, la fiscalité des successions pourrait bien devenir le prochain grand chantier fiscal du gouvernement.